Anaïs Tondeur
Paris, FranceBiographie
Anaïs Tondeur est une artiste visuelle française basée à Paris. Elle crée des récits et des enquêtes spéculatives à travers lesquels elle expérimente d’autres rapports au monde et d’autres modes de cohabitation avec les non-humains: les plantes, les roches, l’air, l’eau.
Pour cela, elle développe un renouvellement de nos modes de perception, et explore, au-delà de la séparation de la nature et de la culture, des moyens de perturber le grand récit de l’Anthropocène.
En collaboration avec des géologues, des océanographes, des physiciens, des philosophes et des anthropologues, ses protocoles de recherche l’ont menée dans des expéditions sur les traces de particules de carbone noir avec des scientifiques, à travers la zone d’exclusion de Tchernobyl, à travers l’océan Atlantique ou le long de frontières entre les plaques tectoniques.
Elle a présenté son travail dans des institutions telles que le Centre Pompidou et le Spencer Museum of Modern Art.
À propos de l'oeuvre
Le samedi 26 avril 1986, à 1 h 23 min 58 s, heure locale, un test technique dans la centrale nucléaire de Tchernobyl prend une tournure désastreuse. Le cœur du réacteur n ° 4 explose, émettant un panache de retombées radioactives dans l’atmosphère.
Ce projet est composé de 30 rayogrammes, créés par l’empreinte directe de spécimens d’un herbier radioactif sur des plaques photosensibles. Ces plantes ont poussées dans les sols de la zone d’exclusion de Tchernobyl, étudiées par l’équipe du bio-généticien Martin Hajduch qui analyse les impacts de la radioactivité sur la flore.
Les empreintes des spécimens sont capturées par un processus de photogramme – une technique qui rend visible l’effet de l’exposition extrême à lumière que la bombe atomique émet lors d’une explosion.
Avec cette série d’empreintes végétales, l’artiste interroge les cicatrices d’une tragédie, les traces matérielles d’un désastre invisible, des images capturées à la limite du monde visible.
