DÉMARCHE DE L’ARTISTE
La pratique artistique de Sarah Thibault s’articule actuellement autour d’une appropriation de la culture visuelle du pouvoir. Des préoccupations anarchistes et féministes ainsi qu’un intérêt marqué pour la satire l’ont menée à utiliser une symbolique stéréotypée suggérant à la fois l’attrait et le ridicule du puissant. Elle crée des environnements dans lesquels des matières pauvres forment la carcasse d’œuvres sculpturales et installatives clinquantes, habitées de références au décor intérieur et au bijou.
L’ŒUVRE
Garden party
Installation, 2017
L’installation présentée croise des représentations d’éléments naturels liés à un environnement extérieur à ceux d’un décor intérieur rappelant la maison. Exprimant le désir de se mettre en scène et de contrôler nos espaces de vie à cette fin, ce projet propose une nature artificielle célébrant satiriquement le puissant. Les composants formant l’exposition sont disposés de manière à suggérer un parcours précis. Le paysage ainsi créé offrant une scène dans laquelle déambuler, une vision de l’installation pourvue ou dénuée d’artifices s’y déploie selon l’endroit où l’on se situe dans l’espace. L’idée du vrai et du faux est prédominante dans l’ouvrage. L’installation suggère d’un côté un environnement orchestré et maquillé oscillant entre le jardin et le salon bourgeois, et de l’autre, les matériaux bruts sur lesquels s’appuie cette scène. Le décor et son envers se trouvant accessibles, les références au théâtre et à la mise en scène deviennent évidentes. À la façon de la satire, cette installation s’inspire des stratégies de présentation du pouvoir pour mettre de l’avant la nature performative de ce dernier.
Commissaire : Art Souterrain
