Michaëlle Sergile

Montréal, Canada

Biographie

Michaëlle Sergile est actuellement à la maîtrise en Fibres et textiles à l’Université de Concordia. Ayant commencé son baccalauréat à l’Université du Québec à Montréal en Arts Visuels et Médiatiques avec le thème de la décomposition physique du corps humain, elle poursuit ses études à partir d’un concept créé par Kimberlé Crenshaw. Elle questionne le concept d’intersectionnalité en employant les procédures de la « recomposition à partir d’une décomposition ».

Elle questionne également le rapport entre les écrits d’auteurs.trices, tels que Frantz Fanon et Mayotte Capécia ainsi que la place que la femme noire occupe dans ces récits postcoloniaux. Elle a déjà à son actif plusieurs expositions dont l’une à Brooklyn à la galerie ArtHelix et une autre à Miami à la Aqua Art Fair.

Elle est actuellement directrice artistique et chargée de projet pour la plateforme Nigra Iuventa. Elle a entre outre commissarié avec Diane Gistal la première exposition créée par et pour des femmes noires au Québec. Elle a pu travailler avec plusieurs artistes, dont Martine Chartrand, Zanele Muholi, Shanna Strauss et Eddy Firmin.

À propos de l'oeuvre

S’intéressant à la réécriture de l’histoire par le tissage, Michaëlle Sergile retravaille principalement des textes et des livres portant sur les théories postcoloniales. Frantz Fanon, souvent cité comme étant l’un des plus importants auteurs des théories postcoloniales, abordait dès 1952, dans Peau noire, masques blancs, non seulement les relations de pouvoir entre colonisateurs.trices et colonisé.es, mais également les relations entre le.la Noir.e et sa « communauté ». C’est par cet ouvrage majeur qu’a pris forme le système de codification permettant à l’artiste de tisser livres et passages questionnant ainsi l’identité culturelle.

Le lexique du tissage est très lié aux questions identitaires. Lorsque l’on tisse des fils qui s’entrecroisent et forment des intersections, ce sont en quelque sorte des discours qui prennent place. Ils reflètent par moment, un métissage culturel ou le tissu devient un croisement entre différentes cultures. Alors que par d’autres, ces fils reflètent les croisements d’une pensée intersectionnelle.

Le tissage devient donc une forme de défense contre les nombreuses injustices passées et présentes. Une sorte de livre armure qui devient non seulement une œuvre, mais également un « statement ». Tout comme Josh Faught utilisait le tissage comme outil contre certains types de discrimination, les tissus que crée Michaëlle Sergile tentent de raconter et de rendre visible des histoires qui furent silenciées.

Crédit photo : Samuel Gélinas

Événements

Artch 2019