L’organisme Art Souterrain et Emmanuel Laflamme, artiste présenté dans le cadre du festival 2019, ont participé à un projet artistique réalisé au sein du programme scolaire par l’enseignante d’arts plastiques, Karine Poirier. Le projet a eu lieu du 13 décembre au 26 mars et est conclu par un vernissage au Centre Culturel Peter B. Yeomans le mardi 19 mars à 16h30. Un membre de l’organisme d’Art Souterrain et l’artiste ont fait des visites sporadiques durant les réalisations des élèves. Ce projet a pour but de faire vivre aux élèves des rencontres avec des acteurs du milieu culturel montréalais ainsi que l’élaboration, la réalisation et la diffusion d’œuvres d’art.
Ce projet à été réalisé grâce à une bourse des Caisses de l’Ouest-de-l’Île de Montréal, à l’implication de l’École secondaire Dorval-Jean-XXIII et de la Commission Scolaire Marguerite-Bourgeoys, ainsi qu’à la collaboration de la Cité de Dorval.
LES ARTISTES ET LEURS ŒUVRES
Corinne Barbe – Cause à effet
Crayons aquarelle sur carton et photographie, 2019
Cette œuvre représente notre planète sous deux visions. D’un côté, la Terre qu’on préfère s’imaginer, en parfaite santé. De l’autre, le reflet de la réalité présentant les actions qui la mettent en danger. Par cette création, j’ai tenté de faire réfléchir à ce sujet fort important. Certaines personnes n’ont pas conscience de l’ampleur des problèmes environnementaux. Nos actions ont des conséquences. Nous devons changer nos mauvaises habitudes pour sauver notre planète et donner un meilleur avenir pour les générations futures. Êtes-vous prêts à regarder la vérité en face et à mettre la santé de votre Terre en priorité ?
Shannia Bouton, Tatyana Bouchard, Sarah Cann – L’art du manipulateur
Plâtre, corde, poupée de bois et acrylique sur panneau de bois, 2019
Sans nous en rendre compte, nos choix et nos actions sont parfois manipulés par notre entourage qui emploie la désinformation, le mensonge et même la calomnie pour nous contredire. Avec la marionnette, nous voulons représenter l’effet psychologique que peut causer la manipulation alors qu’elle n’est pas visible de l’extérieur puisque tout se passe dans la tête. Par le noir, nous voulons représenter le contrôle, le pouvoir et l’intimidation. Le choix des couleurs vient appuyer la symbolique des mots écrits.
Aya Benaouf, Pierre-Raphaël Boileau, Jasmine Loriot, Gracia Malengo – TVA, (TV Attentats)
Plâtre, carton, papier de soie, jouets, acrylique et panneau de bois, 2019
Cette création présente différents attentats qui ont eu lieu au cours des dernières années pour lesquels nous nous demandons: qui est vraiment à l’origine de ces horribles événements ? Les mains sur lesquelles sont attachées les caméras représentent le gouvernement et nous amènent à réfléchir à la théorie du complot. Le gouvernement contrôle-t-il l’information véhiculée par les médias ? Quelles sont les véritables raisons derrière ces événements ? Cette création a été conçue pour susciter la réflexion des gens, afin qu’ils soient moins naïfs face aux autorités politiques et à l’influence des médias.
Jasmine Fournier, Allisson Prud’homme, Sandrine Tremblay – Démasquer la noirceur
Papier journal, crayon-feutre, plâtre, pâte model magic, vernis polymère sur panneau de masonite, 2019
Le sujet des maladies mentales est encore très tabou dans cette société qui prône pourtant l’ouverture d’esprit. Cette création est le résultat d’une démarche dans laquelle nous avons tenté de trouver la meilleure manière de représenter la maladie mentale et pour abolir les fausses idées qui circulent autour de celles-ci. En arrière-plan se trouvent les préjugés sur le sujet, encore entendus fréquemment aujourd’hui. Le cerveau noir démontre que derrière un visage souriant et une personne colorée peut se cacher une grande détresse psychologique. Cette création cherche à abolir les tabous, elle cherche à montrer qu’une personne atteinte de maladies mentales peut tout de même être fonctionnelle, qu’elle n’est pas folle, qu’elle a l’air « normale » ! De nos jours, la maladie mentale devrait être un sujet dont les gens parlent avec ouverture, sans honte, sans gêne et sans préjugé…
Nicolas Boutot, Veronika Karny, Ashleigh Milord, Peter Richard – Instagram pollue nos cerveaux
Techniques mixtes, 2019
Cette pièce représente tous les problèmes du monde qui ne sont jamais montrés sur les médias sociaux. Nous voyons tellement de beaux paysages sur Snapchat, Facebook, Instagram, etc. Mais il est rare de voir des images d’usines polluer notre air ou présentant la destruction des arbres pour obtenir de l’huile de palme. Nous voulions vraiment montrer que ce que nous voyons sur les réseaux sociaux n’est pas toujours la vérité et que nous devrions commencer à nous préoccuper davantage de notre environnement plutôt que de notre nombre d’abonnés.
Monah Amaneddine, Francis Colpron, Alexa Goyette – Derrière les portes de L’ONU
Styromousse, acrylique, pâte à papier, carton, fils de fer, bâtons à café, métal à repousser, jouets et cadre de bois, 2019
Les trois élèves qui ont conçu ce tableau tridimensionnel ont pensé emprunter un chemin politique. Quoi de plus politique que L’ONU elle-même ? Ce tableau critique et caricature la politique au niveau mondial et plus précisément, l’ONU tournant le dos face à la relation « amoureuse » entre la Russie et les États-Unis. Que se passe-t-il vraiment derrière les portes closes ? Ces élèves ont osé prendre un chemin plus rigoureux et risqué en partageant le point de vue d’un public jeune et éduqué. Avec tout ce qui se passe dans le monde, un peu d’humour ne fait de mal à personne.
Makayla Doyle, Cristina Viché Castro – La face cachée
Boîtes de carton, acrylique, tige d’acier, pâte Model magic et impression à jet d’encre, 2019
Souvent, en tant que public, nous idéalisons la vie des influenceurs et des célébrités sur les réseaux sociaux. Cependant, devrions-nous vraiment devenir comme eux ? Leur vie est-elle si parfaite ? La boîte de gauche renvoie aux images qu’ils partagent avec les utilisateurs qui les suivent au quotidien. De l’autre côté, il y a une tout autre réalité. La vie de toutes ces personnes si inspirantes ne semble pas être exactement telle qu’on se l’imagine. La face cachée vient dénoncer le côté plus sombre auquel ces personnes doivent faire face quotidiennement.
Dina Benidir, Stéfany Clairoux-Trépanier, Julianna Kiss, Anne-Sophie Marthe, Alisa Polotovski – Démasqués
Projection sur Photographies, 2019
Cette création a pour but de dénoncer différents stéréotypes auxquels font face plusieurs personnes chaque jour. Ces 12 visages témoignent d’une grande diversité culturelle et personnelle, nous permettant de réfléchir aux jugements que l’on peut porter envers les autres en se fiant uniquement à l’apparence. Les divers préjugés entendus à leur endroit sont projetés sur les photographies de manière anonyme. Le but est de voir si le public est capable d’associer chaque stéréotype à une personne. Si vous y parvenez, cela prouvera que ceux-ci sont malheureusement bel et bien présents dans la société.
Ces 12 adolescents ont également accepté de nous partager leurs intérêts et leurs passions. Les éléments positifs sont donc ajoutés à la projection à l’aide d’une écriture différente, afin de partager la vraie personnalité de chacun des participants. De plus, une partie audio est disponible en ligne. Celle-ci permettra d’écouter les stéréotypes partagés par les participants eux-mêmes.
Groupe 501 : Jeanna Alcalde, Maynard de Vera Andrada, Erika Breton-Pitre, Gabrielle Gagnon, Marvin Emmanuel Ilagan, Jennifer Jacques, Rose Merlenska Jean Gilles, Lina Khoury, Maria Korakakis, Diana Kyryakov, Paul Vincent Lagazo, Émilie Morales-Mazzetti, Melik Nadeau-Onal, Marie Charles Oka, Anjali Patel, Savion Smith, Nooshin Soheililangroodi, William Sweeney, Aqsa Tariq, Stephanie Mae Villareal, Madina Zamani
Groupe 531 : Androw Abd El Malak, Youstina Abdel-Malak, Noemis Aguilar Campos, Rafah Ansar, Sofia Baba-Aissa, Nora Beilah, Camila Cabarcas Arrieta, Amanda Cabico, Ralph Choucha, Victor Emmanuel De Guzman, Lori Desnoyers-Garneau, Raveen Fernando, Dhruv Gandhi, Valira Ghobrial, Juan Andres Gonzalez Reina, Martha Guerra Lopez, Samuel Jeraj, Badr-Eddine Kamouni, Nkwan Mbuyo, Philippe Moutillet, Zainab Bibi Naz, William Nong, Dylan Patel, Simon Randy, Jean Nabil Said, Mandeep Sandhu, Vaishnavii Saravanamuthu, Claudia Suwala, Kanakavi Thuraisamy, David Tiongson, Sharonjeet Uppal, Suzanne Yao
Groupe 532 : Ana Alvarado Bravo, Mada Maria Amaneddine, Oscar Andraka, Justin Ismaël Arbia, Laraib Bibi, Mahrukh Cheema, Emily Derubeis, Fabien Hristov Dimitrov, Elizabeth Dorvil, Gabriel Firanescu, Sarah Catherine Flipo, Josiane Giroux, Simon Giroux, Maninder Jaswal, Sarah Joseph, Alexander Kakabadze, Mehregan Karimzadeh, Ophélie Lavoie, Marianne Malette, Jose-Antonio Mendoza-Martinez, Élodie Monarque, Arthur Mousatov, Leslie Jessica Ninguem Djoko, Rachael Odususi, Mikaëla Païssé Dionne, Dharav Patel, Niket Patel, Denitsa Petrova, Roberta Popescu, Élodie Sanscartier, Yana Zems
Réalité?
Photographies, 2019
Dans une société où la technologie est omniprésente et où les réseaux sociaux font partie de notre quotidien, les images nous envahissent. Le désir de plaire à tout prix, l’accumulation de « J’aime » et l’obsession de la perfection font en sorte qu’il peut être facile de s’y laisser entraîner. Alors qu’ils construisent leur identité, les adolescents n’y échappent pas et l’impact peut être encore plus important sur eux. En amorce de réflexion, les élèves se sont questionnés sur les raisons qui motivent ce besoin de bien paraître et sur les effets qu’il produire sur leur perception d’eux-mêmes et même, sur leur santé mentale.
En mettant en scène diverses réalités idéalisées d’un certain quotidien, ils se sont prêtés au jeu. Avec légèreté ou profondeur, d’une façon ludique ou compromettante, les élèves nous dévoilent une partie de leurs réflexions sur le sujet. Ces diptyques présentent 2 images. À gauche, un idéal, la perfection, un préjugé ou une obsession. À droite, une réalité, un état
d’être, un stress ou un nouveau point de vue.
Le résultat de ces diptyques nous amène à réfléchir, à notre tour, à l’emprise que peuvent avoir les réseaux sociaux sur nous.
Karine Poirier (enseignante) – Fauwikipediaak
Photographies, 2019
Lors de mon dernier voyage en janvier 2019, j’ai publié de nombreuses photos sur mon compte Instagram. Devant des paysages à couper le souffle, j’avais l’impression de faire face à l’infini. Suite à leur publication, en lien avec la thématique Le vrai du faux, je me suis questionné sur la véracité du contenu qui circule sur les réseaux sociaux. Comment s’assurer que les contenus partagés sont véridiques ? En face d’informations nouvelles ou inconnues, comment valider leur véracité ? Que se serait-il passé si j’avais dit que ces images provenaient de L’Islande, de Sept-Îles ou encore du bord de l’eau tout près d’ici, à Lachine ? Dans le contexte d’une société où l’information circule à une vitesse fulgurante, il devient parfois difficile de différencier le vrai du faux.