LES ARTISTES
kimura-lemoine, de par son vécu, questionne indéniablement la binarité du genre, la perception des identités des genres, raciale, la linguistique dans la « perte » volontaire ou involontaire par traduction et les corps comme objet commercial et tout ceci par la peinture, le travail digital, la vidéo expérimentale, le documentaire et l’écriture. En donnant une voix et une visibilité aux minorités, l’archivage des récits est une façon de redonner la crédibilité d’une mémoire eurocentrique.
Kim Waldron est une artiste visuelle contemporaine établie à Montréal. Elle utilise fréquemment l’autoportrait afin de prendre position sur différents enjeux sociaux actuels. Au fils des années, elle a su contester le rôle de l’image et l’importance du contexte comme discours. Le cadre conceptuel de ses séries photographiques repose habituellement sur les frontières qui définissent la réalité et la fiction. Si l’autoreprésentation est extrêmement importante dans son travail, l’utilisation de divers contextes pour construire ses narrations l’est tout autant.
L’ŒUVRE
KIM KIM
Photographie, 2019
Sachant que la plupart des adoptions interraciales et internationales envoient des enfants de couleurs dans des familles caucasiennes occidentales, l’artiste et militante kimura byol-nathalie lemoine souhaitait présenter une autre vision de ce que pourrait être l’adoption interraciale.
Pour cela, l’artiste Kim Waldron et kimura-lemoine sont décidés à photographier des mises en scène de la vie de tous les jours et de moments clés du parcours d’une adoptée fictive. Ces photographies racontent l’histoire d’une Caucasienne adoptée dans une famille canadienne d’origine coréenne. Par ce renversement, ces images, de prime abord banales, deviennent ici intéressantes et intrigantes.
Le projet Kim Kim développe le travail photographique et vidéo précédent de Kim Waldron qui incorpore l’autoportrait à des situations fictives afin de remettre en question des aspects de l’identité et du conditionnement social. Son travail photographique utilise une esthétique documentaire pour rendre crédibles les propositions de fiction. Cette collaboration avec kimura-lemoine utilise l’esthétique des photographies de famille, une famille coréenne qui s’appelle Kim et les vrais parents de Kim Waldron, pour créer un récit imaginaire et improbable de l’adoption internationale.
Commissaire : Art Souterrain