NATHALIE BACHAND
Énoncé commissarial
Le temps implique un rapport perceptuel qui est extrêmement variable et volatile. Entre les urgences qui viennent accélérer le rythme de nos vies quotidiennes, et des mises sur pause qui obligent à ralentir comme seul un confinement pandémique peut le faire, il y a un spectre entier de temporalités qui régissent nos existences.
Sa capacité d’agir sur les objets du monde, de les transformer à travers des cycles de vie (Katherine Melançon) ou la manière dont il altère parfois les choses à force de répétition (Pascale Leblanc-Lavigne), constitue un aspect clé de notre rapport au temps. Cela permet d’à la fois mesurer et « voir » le temps, qui autrement reste intangible et fuyant. Tout comme le ralentissement rotatif d’un objet, à la limite de l’arrêt, ou la variabilité de révolution des astres (Amélie Laurence Fortin), qui évoquent également une forme d’élasticité temporelle, une relativité. Le temps est aussi ce qui permet de prendre du recul, de percevoir les choses différemment, de repenser sa posture, de réviser l’histoire grand H (Caroline Monnet). L’histoire des peuples mais également celle des connaissances, des développements technologiques et de la notion de progrès (Tanya St-Pierre & Philippe-Aubert Gauthier).
Dans l’absolu, le concept de temporalité ne peut qu’être spéculatif et indéfini. Incarnation de l’impermanence et de la mouvance, il est d’emblée inscrit au cœur même de l’existence – ne s’agit-il pas de la condition sine qua non ?
Nathalie Bachand