L’ART S’AFFICHE x Technopôle Angus
Découvrez la série stimulante « Corps recouverts » de l’artiste Rosalie Gamache, sur la palissade entourant le chantier de la Place Michel Hébert, au coin des rues Molson et William-Tremblay.
L’art s’affiche est un projet d’exposition d’affichage public, ayant pour objectif de rendre accessible l’art contemporain tout en dynamisant visuellement l’espace urbain. Des artistes emergent.e.s et établi.e.s, issu.e.s de pratiques multiples, sont selectionné.e.s et invité.e.s à exposer leurs œuvres dans un environnement à chaque fois inattendu.
Rosalie Gamache
Biographie
Rosalie Gamache est une artiste née en 1993 qui vit et travaille à Montréal. Elle a obtenu un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université Laval en 2018, qu’elle a complété avec un semestre d’échange à l’École des beaux-arts de Marseille en 2017. Avant d’entreprendre son parcours universitaire, elle a développé une expertise unique des matériaux et des techniques historiques de dessin et de peinture grâce à une pratique professionnelle du portrait et à une année d’études en Italie à la Florence Classical Art Academy.
Démarche artistique
Sa récente production à l’huile, en l’occurrence sa série «Corps recouverts», revisite les codes historiques du nu dans une perspective queer contemporaine. Les tableaux, qui empruntent à la tradition picturale tant sur le plan technique qu’iconographique, représentent des corps enduits d’une épaisse couche de matière fluide. En plus d’évoquer leur propre médium de manière autoréférentielle, dans la continuité d’un corpus antérieur intitulé «Peintures blanches», ces œuvres brouillent la lecture des formes corporelles et des marqueurs sexuels, ouvrant ainsi un espace de réflexion critique sur l’identité.
La Série :
Corps recouverts
La série des Corps recouverts de Rosalie Gamache ouvre sur un univers pictural où s’unissent l’informe et le réalisme. Revisitant les codes historiques du nu dans une perspective queer, l’artiste représente des corps dissimulés par une matière blanche qui évoque la peinture. S’effacent alors les représentations stéréotypées des sujets et l’appartenance à un genre au profit d’une nouvelle imagerie des rapports intersubjectifs, s’exprimant dans le toucher, la fluidité et l’entrelacement. Dans la matière picturale, les frontières entre les corps sont brouillées, les identités oscillent ; l’artiste propose une mise en scène de l’intimité où la sensualité de la peinture rencontre celle des liens affectifs.
La pratique de Rosalie Gamache est marquée par une exploitation sensible de la tradition de la peinture. Fascinée par les phénomènes d’illusions, de transparence et de métamorphoses, elle crée des œuvres à la facture lisse, jouant sur de fines nuances chromatiques. L’exactitude de la représentation y côtoie une impossibilité à reconnaître ce qui est figuré, et l’exécution maîtrisée des œuvres est au service de l’indécidable, voire de l’informe. Formée à Florence dans la tradition académique et à l’Université Laval en art actuel, elle lie dans sa pratique ces deux approches en se réappropriant les techniques classiques dans une posture féministe, afin d’exploiter leur potentiel esthétique tout en opérant un renversement de valeur sur le plan de la représentation.
