Pascale Leblanc-Lavigne


Biographie

 

Pascale LeBlanc Lavigne vit et travaille à Québec (Canada). Elle est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université Laval. Ces dernières années, son travail a notamment été soutenu par les centres d’artistes Avatar, La Bande Vidéo et par LA CHAMBRE BLANCHE. Récemment, ses œuvres ont été présentées au festival Technomancie en France, au LAB30 en Allemagne, au festival d’art sonore TSONAMI au Chili, ainsi que dans le cadre de plusieurs expositions solos et collectives au Québec, notamment au Mois Multi (2019), à Espace F (2019) et à Perte de Signal (2019). Pascale LeBlanc Lavigne réalise des œuvres cinétiques et sonores imprécises qui, de ce fait, mettent à l’épreuve leur propre structure. Malgré la précarité de leurs assemblages, ses réalisations sont conçues avec l’intention de générer des formes aux échos poétiques, dans un état transitoire entre création et destruction.

À propos de l'oeuvre

La Vitrine (2016), Pascale LeBlanc Lavigne

Installation robotique et cinétique

La vitrine est une installation in-situ, cinétique et sonore composée principalement de bouteilles à savon avec pulvérisateurs et de chiffons qui s’acharnent vainement à nettoyer une vitrine. À intervalles irréguliers, une quinzaine de moteurs remuent des chiffons contre la vitrine, alternant entre vigueur et mollesse ; puis près d’une dizaine de vaporisateurs mécanisés se joignent à la tâche en pulvérisant du produit nettoyant sur la surface de verre. Au fil du temps, les moteurs actionnant vaporisateurs et guenilles se fatiguent et quelques composantes de l’installation se brisent. Bientôt, la vitrine sera brouillée et marquée de coulisses – elle sera littéralement salie par le produit nettoyant. Graduellement et avec constance, l’œuvre va de l’ordre vers le chaos, sans possibilité de retour en arrière, à travers une implacable chronologie temporelle. La situation devant laquelle nous place l’œuvre nous confronte immédiatement à l’échec de cette entreprise, au non-sens de cette machine qui, plutôt que de nettoyer la vitrine, la salit davantage. Par son absurdité, La vitrine évoque la démesure et l’acharnement qui caractérisent nos gestes quotidiens et notre agir en général. Cette persistance improductive est le moteur – au sens figuré comme au sens propre – qui permet le déploiement du propos central de l’installation. La technologie, au fil de son évolution, nous a habitué à gagner du temps : le principe d’accélération y est même inhérent, considérant le rythme exponentiel de son propre développement. Tout en faisant de sa dimension processuelle et de son rapport au temps sa condition même d’existence, La vitrine nous rappelle que tout n’est qu’équilibre et mesure.