Katherine Melançon
Biographie
Katherine Melançon vit et travaille à Montréal (Canada). Elle est diplômée du Central Saint-Martins College of Arts & Design de Londres et d’un Baccalauréat en communication/médias interactifs de l’UQAM. Son travail a été exposé au Canada, aux États-Unis et dans divers pays d’Europe, notamment en France à la Galerie Charlot, au Royaume-Uni à la galerie Arcadia Missa et en Suisse au Fotomuseum de Winterthur. Ses œuvres font partie de collections privées et publiques en Europe et en Amérique du Nord, telles que la PADORAC et la Central Saint-Martins Museum Collection.
Elle s’intéresse à la notion de processus, aux outils et aux matériaux non-traditionnels, ainsi qu’à l’utilisation de la photographie sans caméra pour révéler des aspects cachés du naturel. À travers des cycles de métamorphoses entre le virtuel et le matériel, elle crée de nouvelles “semences” qu’elle plante dans différents matériaux pour découvrir ce qui peut en émerger. Le point de départ de ces cycles est souvent le scanogramme de spécimens naturels issus d’un territoire précis.
À propos de l'oeuvre
L’État des matières – sélection (2017-2020), Katherine Melançon
Impressions numériques.
Cette série d’impressions numériques de l’artiste montréalaise Katherine Melançon consiste en une sélection d’œuvres d’un corpus en progression depuis déjà quelques années. Entre nature morte et composition abstraite, nous nous trouvons devant un travail dont l’affiliation technologique du processus de création demeure partiellement opaque. Végétaux, arrangements floraux ou présence minérale nous sont donnés à voir, mais quelque chose nous échappe : l’impression d’un mouvement, la traversée d’une lumière, une translucidité tranquille. Généralement en lien avec le lieu de diffusion des œuvres, dans un esprit in-situ, Melançon collecte des matières organiques qui font ensuite l’objet d’une manipulation au numériseur – on pourrait presque parler d’une co-création performative avec la machine – que complète une dernière étape de composition. Des états altérés des matières collectées sont ainsi conservés, ré-agencés puis fixés en une image finale.
Avec L’état des matières, le temps s’incarne dans sa capacité d’agir sur les objets du monde, de les transformer à travers des cycles de vie. L’altération devient la condition de visibilité du temps, c’est par la transformation de la matière qu’il devient lisible. Or ici le temps s’arrête et se transpose : comme le mentionne Melançon, nous sommes devant un processus symbolique où les matériaux organiques deviennent une forme de semence numérique, laquelle est « replantée » dans de nouvelles matières : papier, textile ou polymère. Une nouvelle temporalité est ainsi donnée aux matières à travers le régime de l’image. Le passage du temps altère mais semblablement à la conservation de spécimens, l’échantillonnage numérique fixe et préserve.